Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
HENRI IV.

puisque tu te croises si heureusement avec moi, je vais t’éprouver ; ainsi défends-toi.

douglas.

— Je crains que tu ne sois encore un faux Henry ; — et pourtant tu as, ma foi, l’attitude d’un roi. — Mais, qui que tu sois, je suis sûr que tu es à moi, — et voici qui te met en mon pouvoir.


Ils se battent. Au moment où le roi est en danger, entre le Prince Henry.
le prince henry.

— Relève la tête, vil Écossais, ou tu cours le risque — de ne jamais la relever ! Les âmes — du vaillant Shirley, de Stafford et de Blunt sont dans mes armes ; — c’est le prince de Galles qui te menace ; — et il n’a jamais fait de promesse qu’il n’ait tenue.

Ils se battent. Douglas fuit.
Au roi.

— Courage, milord ! Comment se trouve Votre Grâce ? — Sir Nicholas Gawsey a envoyé demander du secours, — et Clifton aussi ; je vais rejoindre Clifton sur-le-champ.

le roi.

— Arrête, et reprends haleine un moment. — Tu as racheté ta réputation perdue, — et tu as montré que tu fais quelque cas de ma vie, — en venant si vaillamment à ma rescousse.

le prince henry.

— Ô ciel ! combien ils m’ont fait injure, — ceux qui ont dit que je soupirais après votre mort ! — Si cela était, je n’aurais eu qu’à laisser tomber — sur vous le bras insultant de Douglas ; — il aurait hâté votre fin aussi vite — que toutes les potions empoisonnées du monde, — et aurait épargné à votre fils la peine d’une trahison.