Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
HENRI IV.

le prince henry, tirant une bouteille de vin.

Ah çà ! est-ce le moment de plaisanter et de batifoler ?

Il lui rejette la bouteille et sort.
falstaff.

Allons, si Percy est vivant, je le transperce… S’il se trouve sur ma route, s’entend. Autrement si je vais volontairement me placer sur la sienne, je veux qu’il fasse de moi une carbonnade. Je n’aime pas la gloire grimaçante que sir Walter a là. Donnez-moi la vie ! si je puis la conserver, à merveille. Sinon, la gloire arrivera sans que je l’aie cherchée, et tout sera fini.

Il sort.

SCÈNE XVIII.
[Une autre partie du champ de bataille.]
Fanfare d’alarme. Mouvement de troupes. Entrent le Roi, le Prince Henry, le Prince John et Westmoreland.
le roi.

Je t’en prie, — Harry, retire-toi, tu perds trop de sang. — Lord John de Lancastre, allez avec lui.

le prince john.

— Non, milord, pas avant que je sois aussi en sang.

le prince henry.

— J’en supplie Votre Majesté, retournez en avant, — de peur que votre retraite n’alarme vos amis.

le roi.

Je vais le faire… — Milord de Westmoreland, conduisez-le à sa tente.

westmoreland.

— Allons, milord, je vais vous conduire à votre tente.

le prince henry.

— Me conduire, milord ? Je n’ai pas besoin de votre