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SCÈNE XV.

— le nœud rude d’une guerre abhorrée, — et vous mouvoir de nouveau dans cet orbe d’obéissance, — où vous jetiez un si pur et si légitime éclat ? — Voulez-vous n’être plus un météore égaré, — prodige sinistre, présage — de calamités éclatantes pour les temps à venir ?

worcester.

— Écoutez-moi, mon seigneur. — Pour ma part, je serais bien aise — de passer le tardif reste de ma vie — dans des heures tranquilles ; car je proteste — que je n’ai pas cherché ce jour de discorde.

le roi.

— Vous ne l’avez pas cherché ! Comment donc est-il venu ?

falstaff.

— La rébellion était sur son chemin, et il l’a rencontrée.

le prince henry.

— Paix, chouette, paix !

worcester.

— Il a plu à Votre Majesté de détourner — de moi et de toute notre maison les regards de sa faveur ; — et pourtant, je dois vous le rappeler, milord, — nous avons été les premiers et les plus dévoués de vos amis. — Pour vous, je brisai mon bâton d’office — au temps de Richard ; je courus nuit et jour — afin de vous rejoindre et de baiser votre main, — alors que vous étiez, par la position et le crédit, — beaucoup moins puissant et fortuné que moi. — C’est mon frère, son fils et moi-même — qui vous ramenâmes dans vos foyers, affrontant hardiment — tous les dangers du moment. Alors vous nous jurâtes, — et vous fîtes ce serment à Doncaster, — que vous ne méditiez rien contre l’État, — et que vous ne réclamiez que votre nouvelle succession, — l’héritage de Jean de Gand, le duché de Lancastre : — pour cela nous vous promîmes assistance. Mais bientôt — la fortune fit pleuvoir ses fa-