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SCÈNE XIV.

— où la fortune de dix mille hommes — doit subir la suprême épreuve. Car demain, mon cher, à Shrewsbury, — d’après les renseignements certains qui me sont donnés, — le roi, à la tête d’une armée formidable hâtivement levée, — doit se rencontrer avec lord Harry ; et je crains, sir Michael, — qu’en raison de la maladie de Northumberland, — dont le contingent était le plus considérable, — et en raison de l’absence d’Owen Glendower, sur les forces duquel il comptait — et que certaines prophéties ont empêché de venir, — je crains que l’armée de Percy ne soit trop faible — pour soutenir une lutte immédiate contre le roi.

le gentilhomme.

— Eh ! mon bon lord, vous n’avez rien à craindre. Il y a là Douglas — et lord Mortimer.

l’archevêque.

Non, Mortimer n’est pas là.

le gentilhomme.

— Mais il y a Mordake, Vernon, lord Harry Percy, — et il y a milord de Worcester ; et une élite — de vaillants guerriers, de nobles gentilshommes.

l’archevêque.

Cela est vrai ; mais de son côté le roi a réuni — l’élite suprême du royaume tout entier. — Le prince de Galles, lord John de lancastre, — le noble Westmoreland, le martial Blunt, — et bien d’autres combattants, leurs émules, hommes distingués — par leur réputation et leur expérience militaire.

le gentilhomme.

— Ne doutez pas, milord, qu’ils ne trouvent de dignes adversaires.

l’archevêque.

— Je l’espère ; mais il est utile de se défier. — Ainsi, pour parer au pire, sir Michael, hâtez-vous ; — car, si lord