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HENRI IV.

le messager.

— Il ne peut venir, milord ; il est gravement malade.

hotspur.

— Mordieu ! Comment a-t-il le loisir d’être malade — au moment du conflit ? Qui conduit ses troupes ? — Sous quel commandement arrivent-elles ?

le messager.

— Sa lettre vous dira mieux que moi sa décision, milord.

worcester.

— Dis-moi, je te prie, est-ce qu’il garde le lit ?

le messager.

— Il le gardait, milord, depuis quatre jours, quand je me suis mis en route ; — et, au moment de mon départ, — ses médecins étaient fort inquiets de lui.

worcester.

— J’aurais voulu voir un sain état de choses, — avant que la maladie le visitât. — Sa santé n’a jamais été plus précieuse que maintenant.

hotspur.

— Malade en ce moment ! faiblir en ce moment ! voilà une maladie qui frappe — notre entreprise au cœur même ; — elle atteint jusqu’à nous, jusqu’à notre camp. — Il m’écrit ici… que son mal est interne… — que ses amis ne sauraient être réunis assez tôt — par un lieutenant et qu’il n’a pas trouvé bon — de confier une mission si dangereuse et si délicate — à une autre autorité que la sienne. — Toutefois, il nous conseille hardiment — de poursuivre la chose, avec nos faibles forces, — et de voir comment la fortune est disposée à notre égard. — Car, écrit-il, il n’y a plus à reculer, — le roi étant certainement instruit — de tous nos projets. Qu’en dites-vous ?

worcester.

— La maladie de votre père est pour nous la paralysie.