Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
SCÈNE VII.

falstaff.

N’importe ! Peste soit de tous les couards, encore une fois !

Il boit.
le prince henry.

De quoi s’agit-il ?

falstaff.

De quoi s’agit-il ? Nous voilà quatre ici qui avons pris mille livres ce matin.

le prince henrv.

Où sont-elles, Jack ? Où sont-elles ?

falstaff.

Où sont-elles ? on nous les a reprises. Nous étions quatre malheureux contre cent.

le prince henry.

Comment ! cent, mon cher ?

falstaff.

Je suis un coquin, si je n’ai pas croisé l’épée avec une douzaine d’entre eux, deux heures durant. J’ai échappé par miracle. J’ai reçu huit bottes à travers mon pourpoint, quatre à travers mon haut-de-chausse ; mon bouclier est percé de part en part ; mon épée est ébréchée comme une scie à main. Ecce signum. Je ne me suis jamais mieux comporté depuis que je suis un homme. Tout a été inutile. Peste soit de tous les couards ! qu’ils parlent, eux ; s’ils disent plus ou moins que la vérité, ce sont des scélérats, ce sont des fils de ténèbres !

le prince henry.

Parlez, mes maîtres ; que s’est-il passé ?

gadshill.

Nous quatre, nous sommes tombés sur une douzaine environ…

falstaff.

Seize au moins, milord.