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SCÈNE III.

worcester.

— Adieu, parent ! je vous parlerai — quand vous serez mieux disposé à écouter.

northumberland.

— Ah çà ! quelle mouche te pique ? Quelle folle impatience — te possède ? Tu éclates comme une commère, — sans vouloir attacher ton attention à d’autres paroles que les tiennes.

hotspur.

— C’est que, voyez-vous, je suis flagellé, battu de verges, — je suis sur des épines, je suis piqué par une fourmilière, quand j’entends parler — de cet infâme politique, Bolingbroke !… — Du temps de Richard… Comment appelez-vous l’endroit ? — Peste soit de l’endroit !… c’est dans le Glocestershire, — là où résidait cette ganache, le duc, son oncle, — son oncle York, là où, pour la première fois, j’ai plié le genou — devant ce roi des sourires, ce Bolingbroke, tudieu ! — quand vous et lui reveniez de Ravenspurg…

northumberland.

Au château de Berkley.

hotspur.

Vous l’avez dit. — Ah ! quel tas de compliments confits — m’adressait alors ce chien couchant ! — Quand sa fortune enfant serait majeure, disait-il, — et puis gentil Harry Percy et puis cher cousin ! — Le diable emporte ces faux cousins !… Dieu me pardonne !… — Bon oncle, contez votre histoire, car j’ai fini.

worcester.

— Non ; si vous n’avez pas fini, poursuivez ; — nous attendrons votre loisir.

hotspur.

J’ai fini, sur ma parole.

worcester.

— Eh bien, pour revenir à vos prisonniers écossais, —