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SCÈNE III.

vertu qu’aucun contraste ne fait ressortir. — Je veux faillir, mais pour faire de mes défaillances un mérite, — en rachetant le passé quand les hommes y compteront le moins.

Il sort.

SCÈNE III.
[Le palais du roi.]
Entrent le roi Henry, Northumberland, Worcester, Hotspur, sir Walter Blunt et autres.
le roi.

— Mon sang a été jusqu’ici trop froid et trop calme — pour s’émouvoir de tant d’indignités. — Vous en avez fait l’épreuve ; et voilà pourquoi — vous abusez de ma patience. Mais soyez-en sûrs, — je veux désormais prendre conseil de mon rang, — en me montrant puissant et formidable, et non plus de mon caractère — qui a été onctueux comme l’huile, souple comme le jeune duvet, — et qui a conséquemment perdu ses titres au respect — que les âmes hautaines n’accordent jamais qu’à la hauteur.

worcester.

— Notre maison, mon souverain seigneur, n’a guère mérité — les coups du pouvoir, — de ce pouvoir même que nos propres mains — ont contribué à rendre si imposant.

northumberland.

— Milord…

le roi.

Worcester, va-t’en, car je vois la menace — et la désobéissance dans ton regard. Ah ! monsieur, — votre attitude est par trop hardie et par trop péremptoire, — et la majesté royale ne saurait tolérer — la maussade frontière d’un sourcil vassal. — Vous êtes libre de nous délivrer de