Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
RICHARD II.


Entre le Geôlier, un plat à la main.
le geôlier, au groom.

— Camarade, détale ; il ne faut pas rester ici plus longtemps.

richard.

— Si tu m’aimes, il est temps que tu partes.

le groom.

— Ce que ma langue n’ose exprimer, mon cœur le dira.

Il sort.
le geôlier, montrant le plat.

— Milord, vous plairait-il de manger ?

richard.

— Goûte d’abord, comme d’habitude.

le geôlier.

— Milord, je n’ose : sir Pierce d’Exton, — que le roi vient d’envoyer, me donne l’ordre contraire.

richard.

— Le diable emporte Henry de Lancastre, et toi ! — Ma patience est usée, et je suis las.

Il frappe le geôlier.
le geôlier.

— À l’aide ! à l’aide ! à l’aide !


Entrent Exton et des gens armés.
richard.

— Qu’est-ce à dire ? Que prétend la mort dans cette brutale attaque ? — Manant, ta propre main me fournit l’instrument de ta mort.

Il arrache une arme à l’un des assaillants et le tue.

— Toi, va remplir une autre place dans l’enfer.

Il en tue un second ; puis est lui-même frappé à mort par Exton.

— Il brûlera dans des flammes inextinguibles, le bras — qui donne ce vertige à ma personne… Exton, ta main