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SCÈNE XVI.

moi, ouvre la porte, — exauce une mendiante qui n’a jamais mendié.

bolingbroke.

— La scène change : d’une chose sérieuse — nous passons à l’intermède de la Mendiante et du Roi (23). — Mon dangereux cousin, faites entrer votre mère. — Je sais qu’elle vient intercéder pour votre noir forfait.

york.

— Si tu pardonnes à la prière de qui que ce soit, — cette indulgence fera peut-être prospérer de nouveaux forfaits. — Coupe ce membre gangrené, et le reste reste sain ; — laisse-le, et tout le reste se corrompt.


Entre la duchesse d’York.
la duchesse.

— Ô roi ! ne crois pas cet homme au cœur dur : — qui ne s’aime pas soi-même ne peut aimer personne.

york.

— Femme frénétique, que fais-tu ici ? — Est-ce que tes vieilles mamelles veulent encore nourrir ce traître ?

la duchesse.

— Patience, cher York !… Écoute-moi, mon doux seigneur.

Elle s’agenouille.
bolingbroke.

— Relevez-vous, ma bonne tante.

la duchesse.

Pas encore, je t’en conjure. — Je veux ne jamais cesser d’être à genoux, — je veux ne jamais voir le jour visible aux heureux, — que tu ne m’aies rendu la joie, que tu ne m’aies prescrit d’être joyeuse — en pardonnant à Rutland, mon coupable enfant.

aumerle, s’agenouillant.

— Je me joins à genoux aux prières de ma mère.