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SCÈNE XI.

norée — qui recouvre les os de votre royal grand-père, — et par la royale noblesse de ton sang et du sien, — issus, l’un et l’autre, de la même source auguste, — et par le bras enseveli du belliqueux Jean de Gand, — il jure par sa gloire et par son honneur, — serment qui résume tous les serments, — que son seul objet, en venant ici, — est de réclamer son royal héritage et d’implorer — à genoux la révocation de son bannissement. — Cela une fois accordé par le roi, — il abandonnera ses armes brillantes à la rouille, — ses coursiers bardés de fer à l’écurie, et son cœur — au bonheur de servir loyalement Votre Majesté. — Il jure, foi de prince, que cela est juste ; — et moi, foi de gentilhomme, je suis de son avis.

richard.

— Écoute, Northumberland, voici la réponse du roi : — Son noble cousin est ici tout à fait le bienvenu, — et toutes ses justes demandes — seront accomplies sans contradiction. — Avec toute la grâce de ton langage, — offre à son affable déférence mes affectueux compliments.

Northumberland revient conférer avec Bolingbroke.
richard, continuant, à Aumerle.

— Nous nous avilissons, n’est-ce pas, cousin ? — par une si pauvre attitude, par des paroles si conciliantes ? — Faut-il rappeler Northumberland, envoyer — un défi au traître, et puis mourir ?

aumerle.

— Non, mon bon seigneur ; combattons avec d’affables paroles, — jusqu’à ce que le temps nous prête des amis, et ces amis, le secours de leurs épées.

richard.

— Ô Dieu ! ô Dieu ! faut-il que ma langue, — qui a prononcé une terrible sentence de bannissement — contre cet homme altier, la révoque — avec des paroles de dou-