vanouir avec ma vie, — que je serais heureux de mourir !
— Le roi est venu : ménagez sa jeunesse ; — car les jeunes poulains ardents deviennent furieux quand on les irrite.
— Comment se porte notre noble oncle Lancastre ?
— Comment va, l’homme ? Comment se porte le vieux Gand ?
— Oh ! que ce nom convient à ma personne ! — Vieux gant, en vérité, vieille peau racornie ! — En moi la douleur a gardé un long jeûne fastidieux ; — et qui peut jeûner sans se dessécher ? — J’ai longtemps veillé l’Angleterre endormie ; — les veilles amènent la maigreur, et la maigreur est toute décharnée. — Ce bonheur qui soutient un père, — la vue de mes enfants, j’en ai été strictement sevré, — et c’est par cette privation que tu as fait de moi ce que je suis, — un vieux gant bon à jeter dans la fosse, une vieille peau — dont hérite la matrice profonde de la tombe !
— Un malade peut-il jouer si subtilement sur son nom !
— Non ! ma misère s’amuse à se moquer d’elle-même ; — puisque tu veux détruire mon nom avec moi, — car je me moque de mon nom, grand roi, pour te flatter.
— Les mourants devraient-ils flatter ceux qui vivent ?