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NOTES.

rinthiennes, « a sage and old prelatess vith all her young Corinthien laity. » Warburton.

(16) Un antiquaire anglais qui vient de publier une nouvelle édition des œuvres complètes de Shakespeare, le révérend Dyce, possède le manuscrit d’une pièce anonyme, dont la fable de Timon d’Athènes est le sujet. Cette pièce écrite vers la fin du seizième siècle ou vers le commencement du dix-septième, présente de vagues analogies avec le drame de Shakespeare. Ainsi elle nous montre un intendant fidèle (Lachès) qui, à l’exemple de Flavius, vient en aide à la détresse de son maître, après avoir fait tous ses efforts pour conjurer sa ruine. Elle contient en outre une scène qui rappelle la scène du banquet postiche offert par Timon à ses parasites. Seulement, au lieu d’eau chaude, ce sont des « pierres peintes comme des artichauts » (stones painted like artichokes) qui sont offertes aux convives. Voici cette scène :

timon.

— Pourquoi ne vous attablez-vous pas ? Je suis chez moi. — Je souperai debout ou assis, à mon gré. — Lachès, apportez vite ici les artichauts. — Eutrapelus, Demeas, Hermogenes, — je bois cette santé à toutes vos santés.

lachès, à part.

Convertissez-la en poison, ô dieux ! — Que ce soit de la mort aux rats pour eux !

gelas, à Eutrapelus.

Çà, voulez-vous la patte ou l’aile ?

eutrapelus.

Vous découpez le chapon !

demeas.

Je vais le dépecer et m’en régaler.

philon.

Timon, à ta santé !

timon.

Je vais vous faire raison, seigneur. — Ces artichauts ne plaisent pas au palais de l’homme.

demeas.

Je les aime fort, par Jupin,