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NOTES.

durci par le spectacle habituel de la mort, n’abaisse pas la hache sur le cou de sa victime sans lui demander pardon. » — Silvius à Phébé. Scène XV.

(10) « Cette énumération des habitants de la prison met en lumière d’une manière très-frappante l’état des mœurs au temps de Shakespeare. Outre ceux dont les extravagances sont communes à toutes les époques, nous avons quatre spadassins et un voyageur. Il est vraisemblable que les originaux de ces portraits étaient alors connus. » Johnson.

(11) Au temps de Shakespeare, les usuriers, en faisant des avances aux jeunes prodigues qui s’adressaient à eux, les obligeaient d’habitude à accepter une grande partie du prêt en marchandises qui étaient de la plus mauvaise qualité et ne pouvaient se revendre qu’à vil prix. Dans La Défense de l’escroquerie (1592), le pamphlétaire Greene peint la situation d’un malheureux réduit à emprunter « cent livres, dont quarante en argent et soixante en marchandises, telles que cordes à luth, chevaux de carton et papier brun. » Le jeune monsieur Écervelé paraît avoir été victime d’une opération de ce genre.

(12) Au siècle dernier, le docteur Kenrick, qui a publié une édition de Shakespeare, avait vu un de ces antiques règlements dans la boutique d’un barbier du comté d’York ; il croyait pouvoir s’en rappeler textuellement les dispositions qu’il citait ainsi de mémoire :


RÈGLES POUR LA BONNE TENUE.

Premier venu, premier servi. Ne venez donc pas trop tard. — Et une fois arrivé, gardez votre décorum ; car celui qui s’écartera de ces règles payera l’amende. Sur ce, observez.

I. — Qui entre ici avec bottes et éperons, doit rester coi ; car pour peu qu’il bouge et donne un coup de son talon ferré, il paiera une pinte pour chaque piqûre.

II. — Qui rudement prend la place d’un autre payera chopine pour apprendre les manières.