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SCÈNE IX.

mot et je me retire : comme j’ai tué mon meilleur ami pour le bien de Rome, je garde le même poignard pour moi-même, alors qu’il plaira à mon pays de réclamer ma mort.

les citoyens.

Vive Brutus ! vive, vive Brutus !

premier citoyen.

— Ramenons-le chez lui en triomphe !

deuxième citoyen.

— Donnons-lui une statue au milieu de ses ancêtres.

troisième citoyen.

— Qu’il soit César !

quatrième citoyen.

Le meilleur de César — sera couronné dans Brutus.

premier citoyen.

— Ramenons-le jusqu’à sa maison avec des acclamations et des vivats.

brutus.

— Mes compatriotes…

deuxième citoyen.

Paix ! silence ! Brutus parle.

premier citoyen.

— Paix, holà !

brutus.

Mes bons compatriotes, laissez-moi partir seul, — et, à ma considération, restez ici avec Marc-Antoine. — Faites honneur au corps de César et faites honneur à la harangue — que, pour la gloire de César, Marc-Antoine — est autorisé à prononcer par notre permission. — Je vous en prie, que personne ne parte — que moi, avant que Marc-Antoine ait parlé.

premier citoyen.

Holà, restez ! écoutons Marc-Antoine.

troisième citoyen.

— Qu’il monte à la chaire publique ! — Nous l’écouterons. Noble Antoine, montez.

Antoine monte à la tribune.