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SCÈNE XIV.

vers vous — dont la générosité sidérale donnait la vie et le mouvement — à tout leur être !… J’en suis confondu et je ne saurais couvrir — cette monstrueuse ingratitude — de mots assez gros.

timon.

— Laissez-la toute nue ; on ne la verra que mieux. — Honnêtes comme vous l’êtes, votre caractère — fait connaître et ressortir le leur.

le peintre.

Lui et moi, — nous avons fait notre chemin sous l’averse de vos bienfaits, — et nous en sommes pénétrés jusqu’au cœur.

timon.

Ouais, vous êtes d’honnêtes gens.

le peintre.

— Nous sommes venus jusqu’ici vous offrir nos services.

timon.

— Hommes honnêtes ! Ah ! comment m’acquitterai-je envers vous ? — Pouvez-vous manger des racines et boire de l’eau froide ? Non.

le poète et le peintre.

— Tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons pour vous rendre service.

timon.

— Vous êtes d’honnêtes gens. Vous avez appris que j’avais de l’or ; — oui, j’en suis sûr. Avouez la vérité : vous êtes d’honnêtes gens.

le peintre.

— On le dit, mon noble seigneur ; mais ce n’est pas pour cela — que nous sommes venus, mon ami et moi.

timon.

— Bonnes gens ! honnêtes gens !…

Au peintre.

Comme faiseur de portraits, — tu es le premier dans