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TIMON D'ATHÈNES.

philotus.

Monseigneur ne s’est pas encore montré ?

le serviteur de lucius.

Pas encore.

philotus.

— Cela m’étonne ; il avait coutume de briller dès sept heures.

le serviteur de lucius.

— Oui, mais les jours sont devenus plus courts avec lui. — Vous devez considérer que la carrière du prodigue — ressemble à celle du soleil, sauf qu’elle ne se recommence pas. — Je crains bien — que la bourse du seigneur Timon ne soit au plus fort de l’hiver ; — je veux dire qu’on pourrait y plonger bien avant sans — en tirer grand’chose.

philotus.

J’ai la même crainte que vous.

titus.

— Je vais vous faire observer un fait étrange.

À Hortensius.

— Votre maître vous envoie chercher de l’argent.

hortensius.

Oui, rien de plus vrai.

titus.

— Eh bien, il porte encore les bijoux que lui a donnés Timon, — et dont je viens réclamer le payement.

hortensius.

— J’obéis à contre-cœur.

le serviteur de lucius.

Remarquez, chose étrange, — que Timon dans ce cas paie plus qu’il ne doit : — c’est juste comme si votre maître lui faisait demander le paiement — des riches joyaux qu’il porte lui-même.

hortensius.

— Ce message me répugne, les dieux m’en sont témoins.