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SCÈNE I.

apemantus.

Oui, il est digne de toi, et digne de te payer pour ta peine. Qui aime être flatté, est digne du flatteur. Cieux ! si j’étais un seigneur !

timon.

Eh bien, que ferais-tu, Apemantus ?

apemantus.

Ce qu’Apemantus fait aujourd’hui : je haïrais de toute mon âme un seigneur.

timon.

Quoi ! tu te haïrais toi-même !

apemantus.

Oui.

timon.

Pourquoi ?

apemantus.

Pour avoir dans une folle boutade souhaité d’être seigneur ! Es-tu pas marchand ?

le marchand.

Oui, Apemantus.

apemantus.

Que le négoce fasse ta ruine, si les dieux ne la veulent pas.

le marchand.

Si le négoce la fait, c’est que les dieux la veulent.

apemantus.

Le négoce est ton dieu : que ton dieu te ruine !

Les trompettes sonnent.


Entre un serviteur.
timon.

— Qu’annonce cette trompette ?

le serviteur.

Alcibiade et une vingtaine de cavaliers — de sa société.