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SCÈNE XVII.

tion… — Qui était instruit de vos intentions et de votre démarche ?

isabelle.

— Quelqu’un que je voudrais ici, frère Ludovic.

le duc.

— Un saint confesseur, sans doute !… Qui connaît ce Ludovic ?

lucio.

— Monseigneur, je le connais ; c’est un moine intrigant. — Je n’aime pas l’homme : si c’eût été un laïque, monseigneur, — pour certaines paroles qu’il a dites contre Votre Grâce, — pendant votre retraite, je l’aurais étrillé d’importance.

le duc.

— Des paroles contre moi ! C’est un digne moine, apparemment ! — Et animer cette misérable femme que voici — contre notre lieutenant ! Qu’on me trouve ce moine.

lucio.

— Pas plus tard qu’hier soir, monseigneur je les ai vus, elle et ce moine, à la prison, — un moine impudent, — un misérable drôle !

frère pierre, s’avançant.

Bénie soit Votre Royale Grâce ! — J’étais là, monseigneur, et j’ai entendu — abuser votre oreille royale. Et d’abord, cette femme — accuse bien à tort votre lieutenant, — qui est aussi pur de tout contact coupable avec elle — qu’un enfant encore à naître.

le duc.

C’est ce que nous croyions. — Connaissez-vous ce frère Ludovic dont elle parle ?

frère pierre.

— Je le connais pour un saint religieux, — non pour