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SCÈNE XII.

Les voici !

Le prévôt sort.

— Voici un prévôt humain. Il est rare que — le geôlier d’acier soit l’ami des hommes.

Nouveaux coups.

— Eh bien ! quel bruit ! De quelle ardeur il doit avoir l’esprit possédé, l’être qui blesse de pareils coups — la frémissante poterne !


Le prévôt rentre, parlant à quelqu’un à la porte.
le prévôt.

— Il faut qu’il reste là, jusqu’à ce que l’officier — se lève pour l’introduire : on vient de l’appeler.

le duc.

— N’avez-vous pas encore de contre-ordre pour Claudio ? — Faut-il donc qu’il meure demain ?

le prévôt.

Aucun contre-ordre, monsieur, aucun.

le duc.

— Si proche que soit l’aube, prévôt, — vous aurez des nouvelles avant le matin.

le prévôt.

Peut-être — en savez-vous quelque chose. Pourtant, je crois qu’il ne viendra pas — de contre-ordre : nous n’en avons pas d’exemple. — D’ailleurs, sur le siége même de la justice, — à l’audience publique, le seigneur Angelo — a déclaré le contraire.


Entre un messager.
le prévôt, continuant.

Cet homme est à Sa Seigneurie.

le duc.

C’est la grâce de Claudio qui arrive.