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MESURE POUR MESURE.

Mais, chut ! Quel est ce bruit ?

À Claudio.

— Le ciel donne courage à vos esprits !

Sort Claudio. Nouveaux coups.

Tout à l’heure !… — J’espère que c’est une grâce, ou un sursis, pour le très cher Claudio… Bienvenu, mon père.


Entre le duc.
le duc.

Que les meilleurs et les plus purs esprits de la nuit — vous escortent, bon prévôt !… Est-il venu quelqu’un ici depuis peu ?

le prévôt.

— Personne, depuis que le couvre-feu a sonné.

le duc.

Isabelle n’est pas venue ?

le prévôt.

— Non.

le duc.

Elles seront ici alors avant qu’il soit longtemps.

le prévôt.

— Quelles bonnes nouvelles pour Claudio ?

le duc.

On en espère.

le prévôt.

— Ce lieutenant est bien dur.

le duc.

— Non pas, non pas. Sa vie est parallèle — à la ligne tracée par sa haute justice. — Par une sainte abstinence il réprime — en lui-même ce qu’il s’évertue de tout son pouvoir — à modérer chez les autres. Si lui-même était atteint — de ce qu’il corrige, alors il serait tyrannique ; — mais, les choses étant ainsi, il est juste.

On frappe.