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SCÈNE XII.

le clown.

Monsieur, je veux bien entrer à son service ; car je trouve que votre bourreau fait un métier plus pénitent que votre maquereau, il demande plus souvent pardon (9).

le prévôt.

Vous, maraud, préparez votre billot et votre hache pour demain à quatre heures.

abhorson.

Allons, ruffian ; je vais t’instruire dans mon métier ; suis-moi.

le clown.

J’ai le désir d’apprendre, monsieur, et j’espère que, si vous avez occasion de m’employer pour votre compte personnel, vous trouverez la chose lestement exécutée ; car, vraiment, monsieur, pour toutes vos bontés, je vous dois une bonne exécution.

le prévôt.

Faites venir ici Bernardin et Claudio.

Sortent le Clown et Abhorson.

— L’un a ma pitié ; l’autre ne l’obtiendrait pas — fût-il mon frère : c’est un assassin.


Entre Claudio.
le prévôt, lui montrant un papier.

— Tiens ! Claudio, voici l’ordre pour ta mort. — C’est maintenant l’heure sépulcrale de minuit, et demain à huit heures — tu seras fait immortel. Où est Bernardin ?

claudio.

— Il est plongé dans un sommeil aussi profond que l’innocent repos — qui détend les membres du voyageur : — il ne veut pas s’éveiller.

le prévôt.

Quel bien peut-on lui faire ?… — Allez vous préparer.

On entend frapper à la porte.