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MESURE POUR MESURE.

dant à vivre, je cherche à mourir, — et qu’en cherchant la mort, je trouve la vie : qu’elle vienne !

isabelle, du dehors.

— Holà ! que la paix soit ici avec la grâce, sa bonne compagne !

le prévôt.

— Qui est là ? Entrez. Le souhait mérite un bon accueil.


Entre Isabelle.
le duc, à Claudio.

— Cher seigneur, avant peu je reviendrai vous voir.

claudio.

— Très-sacré seigneur, je vous remercie.

isabelle.

— J’ai un mot ou deux à dire à Claudio.

le prévôt.

— Soyez la très-bien venue. Voyez, seigneur, voici votre sœur.

le duc.

— Un mot, prévôt.

le prévôt.

Autant qu’il vous plaira.

le duc, bas, au prévôt.

— Mettez-moi à portée de les entendre sans être vu.

Sortent le duc et le prévôt.
claudio.

— Eh bien, ma sœur, quelle consolation m’apportez-vous ?

isabelle.

— Une consolation excellente, excellente entre toutes. — Le seigneur Angelo, ayant affaire au ciel, — vous choisit pour son ambassadeur là-haut, — et vous y accrédite à jamais. — Ainsi faites vite vos préparatifs suprêmes ; — vous partez demain.