jourd’hui l’organe de la loi écrite, — je prononce une sentence contre la vie de votre frère : — ne pourrait-il y avoir charité à pécher — pour sauver la vie de ce frère ?
Consentez à le faire, — et j’en prends les risques sur mon âme : — ce ne sera point péché, mais charité.
— Si vous consentiez à le faire aux risques de votre âme, — la charité compenserait le péché.
— Si je fais un péché en demandant qu’il vive, — ciel, que j’en porte la peine ! Si vous en faites un — en m’accordant ma requête, je prierai tous les matins — pour qu’il soit ajouté à mes fautes — et ne vous soit pas imputé.
Non, mais écoutez-moi. — Votre pensée ne suit pas la mienne : ou vous êtes ignorante, — ou vous affectez de l’être, et cela n’est pas bien.
— Que je sois ignorante et incapable de bien faire, — pourvu que j’aie la grâce de reconnaître mon insuffisance !
— Ainsi la sagesse cherche à paraître plus brillante — en s’accusant elle-même ! Ainsi le masque noir — fait rêver une beauté dix fois plus éclatante — que la beauté sans voile… Mais écoutez-moi. — Pour être compris nettement, je vais parler plus clairement : — votre frère doit mourir.
Oui.
— Et son offense est telle qu’elle paraît — passible de cette peine devant la loi.