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SCÈNE VII.

SCÈNE VII.
[Une prison.]
Entrent le duc, en costume de religieux, et le prévôt.
le duc.

— Salut, prévôt ! car tel est, je crois, votre titre.

le prévôt.

— Je suis le prévôt. Que voulez-vous, bon frère ?

le duc.

— Engagé par ma charité et par le vœu sacré de mon ordre, — je viens visiter les âmes affligées — ici dans cette prison : accordez-moi le privilége d’usage, — en me les laissant voir et en me faisant connaître — la nature de leur crime, pour que je leur donne — en conséquence les soins de mon ministère.

le prévôt.

— Je voudrais faire plus encore, s’il en était besoin.

Entre Juliette.

— Tenez ! voici une de mes pensionnaires, une damoiselle — qui, en tombant dans les flammes de sa propre jeunesse, — a fait une ampoule à sa réputation. Elle est grosse ; — et son complice est condamné, un jeune homme, — plus en état de commettre une seconde faute du même genre — que de mourir pour celle-ci !

le duc.

— Quand doit-il mourir ?

le prévôt.

Demain, je crois.

À Juliette.

— J’ai tout préparé pour vous, attendez un peu, — et l’on va vous emmener.