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SCÈNE III.

claudio, au prévôt.

Allons, l’officier ! en marche.

Ils sortent.

SCÈNE III.
[Un monastère à Vienne.]
Entrent le duc et frère thomas.
le duc.

Non, saint père, rejette cette pensée ; — ne crois pas que le trait baveux de l’amour — puisse percer un cœur bien cuirassé ! Si je te demande — un secret asile, c’est pour un dessein — plus grave et plus chenu que les projets et les plans — d’une brûlante jeunesse.

frère thomas.

Votre Grâce peut-elle s’expliquer ?

le duc.

— Saint homme, nul ne sait mieux que vous — que j’ai toujours aimé la vie retirée, — et attaché peu de prix à hanter des réunions — où règnent la jeunesse, le luxe et une braverie insensée. — J’ai délégué au seigneur Angelo, — homme rigide et d’une ferme austérité, — mon pouvoir absolu et ma dignité dans Vienne. — Il me suppose parti pour la Pologne, — car c’est le bruit que j’ai répandu dans le public, — et qui est partout accepté. Maintenant, mon pieux sire, — voulez-vous savoir pourquoi je fais cela ?

frère thomas.

Avec plaisir, monseigneur.

le duc.

Nous avons des statuts stricts et des lois fort âpres, — freins et brides nécessaires pour des coursiers rétifs, —