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SCÈNE II.

la maquerelle.

Quelle proclamation, mon cher ?

le clown.

Toutes les maisons des faubourgs de Vienne doivent être abattues.

la maquerelle.

Et que deviendront celles de la cité ?

le clown.

Elles resteront pour graine : on les aurait jetées bas aussi, sans un sage bourgeois qui a intercédé pour elles.

la maquerelle.

Comment ! toutes nos maisons de réunion seront démolies dans les faubourgs ?

le clown.

Jusqu’à terre, mistresse.

la maquerelle.

Voilà, pardieu, un changement dans la chose publique ! Que deviendrai-je ?

le clown.

Allons ! ne craignez rien. Les bons conseillers ne manquent pas de clients : quoique vous changiez de résidence, vous n’avez pas besoin de changer de métier. Je serai toujours votre garçon de comptoir. Courage : on aura pitié de vous ! Vous qui avez presque perdu les yeux au service, vous serez considérée.

la maquerelle.

Que pouvons-nous faire ici, Thomas, mon garçon ? Allons-nous-en.

le clown.

Voici le signor Claudio que le prévôt mène en prison : et voilà madame Juliette.

Ils sortent.