— Ainsi dit, ainsi fait, et tout est pour le mieux. — Hortensio, lui avez-vous dit tous ses défauts ?
— Je sais que c’est une insupportable braillarde ; — si c’est là tout, mes maîtres, je n’y vois pas de mal.
Ah ! vraiment, l’ami ! De quel pays êtes-vous ?
— Je suis né à Vérone et fils du vieil Antonio. — Mon père étant mort, ma fortune survit pour moi ; — et j’espère voir de bons et de longs jours.
— Oh ! monsieur, une telle vie, avec une telle femme, serait au moins étrange. — Pourtant, si le cœur vous en dit, au nom de Dieu, en avant ! — Vous pouvez compter sur mon assistance en tout. — Mais, vraiment, voulez-vous faire la cour à cette chatte sauvage ?
— Veux-je vivre ?
— S’il lui fera la cour ! Certes ! je la pendrais plutôt !
— Pourquoi suis-je venu ici, sinon dans ce but ? — Croyez-vous qu’un peu de tapage puisse effaroucher mes oreilles ? Est-ce que je n’ai pas, dans mon temps, entendu les lions rugir ? — Est-ce que je n’ai pas entendu la mer, soulevée par les vents, — faire rage, toute suante.