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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.
être en termes plus persuasifs — que vous, à moins que vous ne soyez un savant, monsieur.
GREMIO.

— Oh ! quelle grande chose que la science !

GRUMIO, à part.

— Oh ! quel âne que cet oison !

PETRUCHIO.

Silence, drôle !

HORTENSIO.

— Grumio, chut !

Allant à Gremio.

Dieu vous garde, signor Gremio !

GREMIO.

— Charmé de vous rencontrer, signor Hortensio. Savez-vous — où je vais ?… Chez Baptista Minola. — Je lui ai promis de chercher avec soin — un professeur pour la belle Bianca, — et j’ai eu la bonne fortune de tomber — sur ce jeune homme qui, par sa science et par ses manières, — est un maître comme il le lui faut, très-versé dans la poésie — et autres livres, les bons livres, je vous le garantis.

HORTENSIO.

— C’est fort bien ; moi, de mon côté, j’ai rencontré un gentilhomme — qui m’a promis de me procurer — un excellent musicien pour instruire notre maîtresse. — Ainsi je ne resterai pas en arrière dans ce que je dois — à la belle Bianca, si tendrement aimée de moi.

GREMIO.

— Et de moi aussi, comme mes actes le prouveront.

GRUMIO, à part.

Et comme ses sacs le prouveront.

HORTENSIO.

— Gremio, ce n’est pas le moment de jeter au vent notre amour. — Écoutez-moi, et, si vous me parlez rai-