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SCÈNE I.
tista, pour complaire à ce démon de l’enfer ! — Vous voulez la punir de la mauvaise langue de sa sœur ?
BAPTISTA.

— Messieurs, prenez-en votre parti ; je suis résolu. — Rentre, Bianca !

Bianca sort.

Comme je sais qu’elle fait ses délices — de la musique, des instruments et de la poésie, — je veux faire venir chez moi des professeurs — capables d’instruire sa jeunesse. Si vous en connaissiez, Hortensio, — ou vous, signor Gremio, — amenez-les-moi ; car je serai toujours plein d’égards — pour les hommes de talent, — et toujours généreux — pour la bonne éducation de mes enfants. — Sur ce, adieu. Catharina, vous pouvez rester ; — car j’ai à causer avec Bianca.

Il sort.
CATHARINA.

— Eh mais, il me semble que je peux bien m’en aller aussi, n’est-ce pas ? — Quoi ! est-ce qu’on va me fixer des heures ! comme si, apparemment, — je ne savais pas ce qu’il faut prendre et laisser ! Ha !

Elle sort.
GREMIO.

— Tu peux aller rejoindre la femme du diable ; tu as de si bonnes qualités que personne ne veut de toi !… Notre amour n’est pas si grand, Hortensio, que nous ne puissions souffler dans nos doigts et le laisser jeûner. Notre gâteau n’est cuit d’aucun côté ! Adieu donc. Toutefois, pour l’affection que je porte à ma chère Bianca, si je puis tomber sur un maître capable de lui enseigner les arts auxquels elle se plaît, je l’adresserai à son père.

HORTENSIO.

Je m’y engage aussi, signor Gremio. Mais un mot, je