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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.
chère milady que sa maladie désole. Qu’on lui persuade qu’il a été lunatique ; — et, s’il vous dit qu’il est un tel, dites-lui qu’il rêve, — et qu’il n’est rien moins qu’un puissant seigneur. — Faites cela, mes amis, et faites-le avec naturel ; — ce sera une scène plus que divertissante, — si elle est menée avec discrétion.
PREMIER PIQUEUR.

— Milord, comptez sur nous ; nous jouerons notre rôle avec un zèle si vrai, qu’il se croira réellement — ce que nous lui dirons qu’il est.

LE LORD.

— Enlevez-le doucement, et mettez-le au lit ; — et que chacun soit à son poste quand il s’éveillera.

Des valets emportent Sly. On entend une trompette.
À un valet.

— Maraud, va voir quelle est cette trompette qui sonne.

Le valet sort.

— Sans doute quelque noble gentilhomme — en voyage, qui désire se reposer ici.

Le Valet revient.

— Eh bien ! qu’est-ce ?

LE VALET.

Ne vous déplaise, milord, — ce sont des comédiens qui offrent leurs services à Votre Seigneurie.

LE LORD.

— Dis-leur d’approcher.

Entrent les Comédiens.

Compagnons, vous êtes les bienvenus.

PREMIER COMÉDIEN.

— Nous remercions Votre Honneur.