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NOTES

shériff, chargé de les nourrir. La pupille d’un prévôt était donc une idiote.

(26) Mile-end green était un carrefour près de la cité de Londres, où était représentée la farce des Chevaliers de la Table ronde.

(27) Au temps de Shakespeare, la fraise des gens à la mode s’empesait avec de l’empois jaune, que Lafeu appelle ici villainous saffron, funeste safran.

(28) Allusion aux ardeurs de la maladie qui avait tué François Ier, et que les docteurs anglais, peu courtois à notre égard, appelaient morbus gallicus.

(29) Le texte original appelle en effet le nouveau venu a gentle astringer, un gentilhomme fauconnier. Mais il est fort probable que le mot astringer est une erreur typographique et que le poëte avait écrit tout simplement a gentle stranger, un gentilhomme étranger.

(30) Tel est, littéralement traduit, le titre de la première édition connue de cette comédie. Ainsi que le titre l’annonce, Peines d’amour perdues est une des pièces que le poëte a retouchées. Malone a conjecturé que l’esquisse primitive a dû être écrite vers 1594, et que l’auteur a dû y faire des additions dans l’intervalle qui sépare cette année de l’année 1597, époque où la comédie, définitivement refondue, fut jouée devant la reine. Parmi ces additions, le commentateur cite un passage où don Armado, se plaignant du peu d’égards que l’amour a pour les règles du duel, fait une allusion directe au traité de Saviolo, publié en 1595, Sur l’honneur et sur les querelles honorables. Les conjectures de Malone paraissent fort plausibles, et tout porte à croire que Shakespeare, après avoir essayé cette comédie satirique sur une scène populaire, y fit des changements considérables en vue de l’importante représentation qui devait avoir lieu à la cour. Il est certain, comme l’a fait observer M. Nathan Drake, que, par le style et par les idées, Peines d’amour perdues présente une corrélation frappante avec les Sonnets, adressés spécialement au comte de Southampton. Je signale plus loin des analogies presque littérales qui prouvent que les deux œuvres, l’œuvre dramatique et l’œuvre lyrique, ont été écrites sous la même inspiration et évidemment à la même époque.

La comédie de Peines d’amour perdues, jouée par la troupe du lord