Oui, ça, c’est vrai.
Et une manche bien large…
Çà, c’est un mensonge, maître, j’ai dit deux manches larges.
C’est bien, monsieur. Continuez.
Item, une robe à corsage ample.
— Maître, si j’ai jamais dit une robe à corsage ample, — qu’on me couse dans un lé, et qu’on me batte à mort — avec un peloton de fil brun !
Je l’ai faite comme le devis l’indiquait.
Je dis que le devis en a menti par la gorge, et toi aussi, si tu dis ça.
Allons, allons, ne vous échauffez pas tant, car je ne vous crains pas.
— Entends-tu, tailleur, tu as fait — bien des hommes superbes. Eh bien, ne fais pas le superbe avec moi. — Tu as toisé bien des hommes.
Eh bien ?
— Ne me toise pas. Je ne veux pas être toisé ni bravé — par toi, je puis te le dire.
— Allons ! allons ! la façon m’en plaît assez… — Voilà plus d’embarras qu’il n’en faut… Je veux avoir cette robe, moi ; — et, si elle ne vous plaît pas, cachez vos yeux. — Je crois que je n’aurai rien, si j’attends votre consentement.
— Allons, je le repète, emporte-la et mets-la à la disposition de ton maître !
— Corbleu, maraud, ne t’en avise pas ! — Corbleu, mettre la robe de ma maîtresse à la disposition de ton maître !
— Eh bien ! monsieur, quelle idée avez-vous donc ?
— J’ai une idée bien plus sérieuse que vous — ne pensez. Mettre la robe de ma maîtresse — à la disposition de son maître !
— Tailleur, approche.
Pour cette fois reprends-la ! — Va-t’en et je te récompenserai pour ta peine.