— C’est un repas de roi. Suave Sander, procure-m’en.
Non, par Notre-Dame ! C’est trop cher pour nous. Nous ne devons pas — nous adjuger le repas du roi.
— Arrière, drôle ! Te moques-tu de moi ? — Attrape ça pour ton impertinence.
— Tudieu !… Avez-vous la main aussi légère ? Peste ! — Je vous ferai jeûner deux jours pour ça.
— Je t’en avertis, drôle, je vais t’arracher la peau de la figure — et la manger, si tu me parles sur ce ton-là.
— Voici mon maître à présent. Il va vous tancer.
— Tiens, Cateau, j’ai fait des provisions pour toi. — Prends… Comment ? est-ce que cela ne mérite pas un remercîment ?
— Tiens, maraud, remporte ça… Vous serez — plus reconnaissante la prochaine fois.
— Eh bien, je vous remercie.
— Non, maintenant votre remercîment ne vaut pas un fétu. — Allons, maraud, emporte ça, te dis-je.
Oui, monsieur, j’obéis… Maître, ne lui donnez rien ; — car elle peut encore se battre, affamée comme elle est.
— Je vous en prie, monsieur, laissez cela ici, car je vais en manger moi-même avec elle.
— Eh bien, maraud, replace-le.
— Non, non ; je vous en prie, qu’il l’emporte, et gardez ça pour votre repas ; car je n’en veux pas, moi. — Je ne veux pas vous être obligée pour votre nourriture… — Je te le dis nettement à ta barbe, tu ne me traiteras pas, tu ne me nourriras pas à ta guise, — car je vais retourner chez mon père.