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PEINES D'AMOUR PERDUES.

BIRON.

— Déployez vos étendards, messeigneurs, et sus à nos adversaires ! — Terrassez-les à la mêlée et songez — à vous multiplier dans le conflit.

LONGUEVILLE.

— Passons aux actes ! assez glosé ! — Sommes-nous résolus à faire la cour à ces filles de France !

LE ROI.

— Oui, et à faire leur conquête. Imaginons donc — quelque divertissement pour les fêter dans leurs tentes.

BIRON.

— Reconduisons-les d’abord du parc jusque chez elles, — et qu’en route chacun de nous s’empare du bras — de sa belle maîtresse. Dans l’après-midi — nous les égayerons par quelque passe-temps original — tel qu’un bref délai nous permettra de l’improviser. — Car les galas, les danses, les mascarades et les heures joyeuses — doivent précéder l’amour en jonchant sa route de fleurs.

LE ROI.

— Partons ! partons ! ne perdons pas un moment — du temps qui peut être mis par nous à profit.

BIRON.

Allons ! allons ! La semence d’ivraie ne produit pas le blé : — et la justice oscille toujours en équilibre. — Les filles légères peuvent être les fléaux réservés aux hommes parjures ; — s’il en est ainsi, nous aurons la monnaie de notre billon.

Ils sortent.