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SCÈNE V.

NATHANIEL.

Messire, vous avez agi là dans la crainte de Dieu, fort religieusement ; et, comme dit un certain Père…

HOLOPHERNE.

Messire, ne me parlez de père, je crains les fausses couleurs. Mais, pour revenir à ces vers, comment les trouvez-vous, messire Nathaniel ?

NATHANIEL.

Merveilleusement bien pour le style.

HOLOPHERNE.

Je dîne aujourd’hui chez le père d’un certain élève à moi ; s’il vous plaît de venir, avant que nous nous mettions à table, nous gratifier d’un bénédicité, je m’engage, en vertu des priviléges que j’ai auprès des parents dudit enfant ou élève, à ce que vous soyez le benvenuto. Là, je vous prouverai que ces vers sont fort imparfaits et n’ont aucune saveur de poésie, d’esprit ni d’invention. J’implore votre société.

NATHANIEL.

J’accepte avec reconnaissance : car la société, dit le texte sacré, fait le bonheur de la vie.

HOLOPHERNE.

Et certes, le texte émet là une infaillible conclusion…

À Balourd.

Monsieur, je vous invite aussi ; ne dites pas non ! pauca verba. Partons. La cour est à la chasse ; nous aussi, nous allons nous récréer.

Ils sortent.