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SCÈNE V.

BOYET.

— Mais elle, elle est frappée plus bas… : Attrape !

ROSALINE.

Puisque nous en sommes aux coups, voulez-vous que je vous lance un vieux lardon qui avait déjà l’âge d’homme quand le roi Pépin de France n’était encore qu’un petit garçon ?

BOYET.

Oui, pourvu que je puisse te répondre avec une vieille épigramme qui avait l’âge de femme quand la reine Guinever d’Angleterre (39) n’était encore qu’une petite fille.

ROSALINE, chantant.

Tu ne peux pas y atteindre, y atteindre, y atteindre,
Tu ne peux pas y atteindre, mon bonhomme.

BOYET, chantant.

Si je ne puis, ne puis, ne puis,
Si je ne puis, un autre pourra.

Sortent Rosaline et Catherine.
TROGNE.

— Sur ma parole, c’est fort plaisant ! parfaitement ajusté !

MARIA.

— Le coup a été merveilleusement tiré ; car tous deux ont atteint la marque !

BOYET.

— La marque ! Oh ! voilà une marque digne de remarque ! Une marque, madame ! — Vite une bonne pointe pour enclouer cette marque-là !

MARIA.

— Vous frappez à côté. En vérité, votre instrument est trop en dehors.

TROGNE.

— Il devrait viser de plus près ; sans ça, il ne frappera jamais la cible.