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PEINES D'AMOUR PERDUES.
tes amoureuses, — que chacune de vous couvre son préféré — d’une si brillante parure d’éloges ?
MARIA.

— Voici venir Boyet.

Rentre Boyet.
LA PRINCESSE.

Eh bien, quelle réception, messire ?

BOYET.

— Le roi de Navarre avait reçu avis de votre auguste approche ; — déjà le prince et ses compagnons de retraite — étaient tous prêts à venir au-devant de vous, noble dame, — quand je suis arrivé. Mais, hélas ! j’ai appris — qu’il aime mieux vous faire camper dans la plaine — comme un ennemi venu ici pour assiéger sa cour, — que d’éluder son serment — en vous admettant dans son palais solitaire. — Voici le roi de Navarre. —

Toutes les femmes se masquent.
Entrent le Roi, Du Maine, Biron et la suite des courtisans.
LE ROI.

— Aimable princesse, vous êtes la bienvenue à la cour de Navarre.

LA PRINCESSE.

— Aimable ! gardez pour vous ce compliment. Bienvenue ! je ne le suis pas encore.

Montrant le ciel.

Ce palais a la voûte trop élevée pour être à vous ; et l’hospitalité en plein champ est trop humble pour être à moi.

LE ROI.

— Vous serez, madame, la bienvenue à ma cour.