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SCÈNE II.

ARMADO.

Au revoir !

JACQUINETTE.

Que le beau temps vienne après vous !

BALOURD.

Allons, Jacquinette, en marche !

Sortent Balourd et Jacquinette.
ARMADO, à Trogne.

Drôle, tu jeûneras pour tes méfaits, avant qu’on te pardonne.

TROGNE.

Soit ! monsieur ! Quand je jeûnerai, j’espère que ce sera l’estomac plein.

ARMADO.

Tu seras lourdement puni.

TROGNE.

Je vous aurai plus d’obligations que vos gens ; car ils sont bien légèrement rémunérés.

ARMADO, à Phalène.

Emmène ce drôle et enferme-le.

PHALÈNE, à Trogne.

Allons, coquin de délinquant, en marche !

TROGNE.

Ne me cloîtrez pas, monsieur ; je jeûnerai bien, librement.

PHALÈNE.

Non, monsieur. Tu jeûnerais par trop librement. Tu iras en prison.

TROGNE.

C’est bon. Si jamais je revois les joyeux jours de désolation que j’ai vus, il y aura quelqu’un qui verra…

PHALÈNE.

Qu’est-ce que quelqu’un verra ?