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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

— Quoi qu’il arrive, les preuves déjà acquises — absoudront mes craintes du reproche de légèreté, — que mérite bien plutôt ma sécurité excessive… Qu’on l’emmène ! — Nous approfondirons cette affaire.

BERTRAND.

Si vous parvenez à prouver — que cet anneau était celui d’Hélène, vous prouverez aussi aisément — que j’ai fécondé son lit à Florence — où elle n’a jamais été.

Bertrand sort, escorté par les gardes.
Entre le Gentilhomme qu’Hélène a rencontré à Marseille.
LE ROI.

— Je suis absorbé dans d’horribles pensées.

LE GENTILHOMME.

Gracieux souverain, — suis-je à blâmer ou non ? je n’en sais rien : — voici une pétition d’une dame de Florence — qui a manqué de quatre ou cinq relais l’honneur — de vous la remettre en personne. Je m’en suis chargé, — vaincu par la grâce et par la parole douce — de la pauvre suppliante qui elle-même, je le sais, — attend déjà ici vos ordres. L’importance de l’affaire apparaît — à son visage préoccupé ; et elle m’a dit, — en quelques mots gracieux, qu’elle intéressait — Votre Altesse autant qu’elle-même.

Il remet une lettre au roi qui la décachète.
LE ROI, lisant.

« Après maintes promesses solennelles de m’épouser quand sa femme serait morte, je rougis de le dire, il m’a séduite. Maintenant le comte de Roussillon est veuf ; sa foi m’a été donnée en échange de mon honneur. Il s’est évadé de Florence, sans prendre congé de moi, et je l’ai suivi dans son pays pour réclamer justice. Faites-moi réparation, ô roi,