Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
302
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

SCÈNE XXI.
[Marseille. Devant une hôtellerie.]
Entrent Hélène, la Veuve, Diana et deux valets.
HÉLÈNE.

— Courir ainsi la poste nuit et jour, — cela doit épuiser vos forces. Nous n’y pouvons mais. — Seulement, soyez-en sûres, vous qui, sans distinguer entre les nuits et les jours, — avez fatigué à mon service vos membres délicats, — vous êtes si profondément implantée dans ma gratitude — que rien ne pourra vous en déraciner… Heureux hasard !

Entre un gentilhomme fauconnier (29).
HÉLÈNE.

— Cet homme peut m’avoir une audience de Sa Majesté, — s’il veut employer son pouvoir… Dieu vous garde, monsieur !

LE GENTILHOMME.

Et vous de même !

HÉLÈNE.

— Monsieur, je vous ai vu à la cour de France.

LE GENTILHOMME.

— J’y ai été plus d’une fois.

HÉLÈNE.

— Je présume, monsieur, que vous n’êtes pas déchu — de votre réputation de bienveillance ; — aussi, stimulée par l’aiguillon de circonstances — qui écartent toute cérémonie, je vous sollicite — à un emploi de ces bonnes qualités qui — me rendra à jamais reconnaissante.