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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

PAROLES.

Le duc ne le connaît que comme un pauvre officier sous mes ordres ; et l’autre jour, il m’a écrit de le renvoyer du corps. Je crois même que j’ai sa lettre dans ma poche.

PREMIER SOLDAT.

Morbleu, nous allons chercher.

Il s’avance vers Paroles et le fouille.
PAROLES.

À parler sérieusement, je ne sais plus au juste : ou elle est là, ou elle est dans ma tente, en tête d’un dossier, avec les autres lettres du duc.

PREMIER SOLDAT, tirant un papier.

La voici. Voici un papier ; vous en donnerai-je lecture ?

PAROLES.

Je ne sais si c’est cette lettre-là ou non.

BERTRAND, bas au premier seigneur.

Notre interprète va bien.

PREMIER SEIGNEUR.

À merveille.

PREMIER SOLDAT, lisant.

Diane, le comte est un sot, plein d’or…

PAROLES.

Ce n’est pas la lettre du duc, monsieur : c’est un avertissement adressé à une honnête fille de Florence, une nommée Diana, pour qu’elle se défie des séductions d’un certain comte de Roussillon, un petit niais énervelé, mais, malgré tout, très-paillard. Je vous en prie, monsieur, remettez-moi ce papier.

PREMIER SOLDAT.

Non, avec votre permission, je vais d’abord le lire.

PAROLES.

Mon intention ici, je le proteste, était des plus honorables à l’égard de la fille ; car je connaissais le jeune