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SCÈNE XVIII.

Lisant.

Vous lui demanderez s’il y a dans le camp un certain capitaine Dumaine, un Français ; quelle est sa réputation auprès du duc ; quelle est sa valeur, sa probité, son expérience de la guerre ; et s’il croit qu’il serait impossible, avec des sommes d’or bien pesantes, de l’entraîner à la révolte. Que dites-vous à cela ? Que savez-vous sur ce sujet ?

PAROLES.

Permettez-moi, je vous en conjure, de répondre article par article à l’interrogatoire. Posez-moi chaque question séparément.

PREMIER SOLDAT.

Connaissez-vous ce capitaine Dumaine ?

PAROLES.

Je le connais. Il était apprenti chez un ravaudeur à Paris, et il fut chassé de là pour avoir fait un enfant à la pupille du prévôt (25), pauvre niaise muette qui ne pouvait pas lui dire non.

Le premier seigneur furieux montre le poing à Paroles.
BERTRAND, bas au premier seigneur.

Pardon ! retenez votre bras pour le moment, dût une tuile fatale prévenir votre vengeance en lui tombant sur la tête.

PREMIER SOLDAT.

Maintenant, ce capitaine est-il dans le camp du duc de Florence ?

PAROLES.

Autant que je sache, il y est, le pouilleux !

PREMIER SEIGNEUR, bas à Bertrand.

Çà, ne me regardez pas ainsi ; tout à l’heure nous en entendrons sur le compte de Votre Seigneurie.

PREMIER SOLDAT, à Paroles.

Quelle est sa réputation auprès du duc ?