Bah ! vous croyez qu’il ne fera rien de ce qu’il a si sérieusement promis ?
Rien du tout ; il reviendra avec quelque invention et il vous flanquera deux ou trois mensonges vraisemblables. Mais nous avons mis l’animal aux abois, et ce soir vous verrez sa chute ; car, en vérité, il ne mérite pas l’estime de Votre Seignerie.
Nous allons nous amuser du renard, avant de le dénuder. Il a déjà été roussi par le vieux seigneur Lafeu ; quand il sera dépouillé de sa peau d’emprunt, vous me direz à quel éperlan vous avez affaire. Voilà ce que vous verrez cette nuit même.
Il faut que j’aille préparer mes piéges : il sera pris.
Quant à votre frère, il va venir avec moi,
Comme il plaira à Votre Seigneurie ; je vous laisse.
— Maintenant je vais vous conduire dans la maison, et vous montrer — la fille dont je vous ai parlé.
— Mais vous dites qu’elle est honnête.
— C’est là son seul défaut. Je ne lui ai parlé qu’une fois, — et je l’ai trouvée merveilleusement froide ; je lui ai envoyé, — par ce même fat dont nous suivons la piste, — des présents et des lettres qu’elle m’a renvoyés ; — et c’est la tout ce que j’ai fait jusqu’ici. C’est une jolie créature. — Voulez-vous venir la voir.
Très-volontiers, monseigneur.