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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

BERTRAND.

Je prends sa main.

LE ROI.

— Que le bonheur, ainsi que la faveur du roi, — sourie à ce contrat ! La cérémonie — nécessaire pour consacrer ce pacte nouveau-né — sera accomplie dès ce soir. Quant à la fête, — elle sera ajournée — jusqu’à la venue des parents absents. Si tu l’aimes, — tu prouveras à ton roi ta dévotion ; sinon, ta désobéissance.

Sortent le roi, Bertrand, Hélène, les seigneurs et les gens de service.
LAFEU, à Paroles.

Écoutez, monsieur ; un mot !

PAROLES.

Que désirez-vous, messire ?

LAFEU.

Votre seigneur et maître a bien fait de se rétracter.

PAROLES.

Se rétracter ! Mon seigneur et maître ?

LAFEU.

Oui ; est-ce que je ne parle pas un langage intelligible ?

PAROLES.

Un langage fort rude et qui ne peut s’entendre sans effusion de sang. Mon maître !

LAFEU.

Seriez-vous l’égal du comte de Roussillon ?

PAROLES.

De quelque comte que ce soit, de tous les comtes, de n’importe quel homme !

LAFEU.

De n’importe quel homme du comte. Le compagnon d’un comte est d’une autre espèce.

PAROLES.

Vous êtes trop vieux, monsieur ; que cela vous suffise, vous êtes trop vieux.