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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.
Loin de moi l’arrogante pensée — de le choisir du sang royal de France, — et d’allier mon nom obscur et humble — à aucune branche, à aucun représentant de ta dynastie ; — je ne veux qu’un de tes vassaux que je sois — en droit de te demander, et toi en pouvoir de m’accorder.
LE ROI.

— Voici ma main ; ton engagement une fois observé, — ta volonté recevra de moi une servile exécution. — Fixe toi-même le moment ; car, — résolu à être ton malade, je me repose désormais sur toi. — Je devrais sans doute te questionner davantage ; — mais ma confiance ne gagnerait rien à apprendre rien de plus : — quand je saurais d’où tu viens, qui t’a conduite ici, qu’importe ! Sois — bienvenue sans question et bénie sans réserve !… — Qu’on vienne m’aider ! holà ! quelqu’un !… Si tu es à la hauteur — de ta parole, mes actes égaleront les tiens !

Fanfare. Tous sortent.

SCÈNE V.
[Dans le château des comtes de Roussillon.]
Entrent la Comtesse et le Clown.
LA COMTESSE.

Allons, monsieur, je vais mettre à l’épreuve votre savoir-vivre.

LE CLOWN.

Je me comporterai en homme richement nourri et pauvrement élevé. En somme, il s’agit pour moi de figurer à la cour, rien qu’à la cour !