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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.
draient encore la suivre. Courez les rejoindre et prenez plus longuement congé d’eux.
BERTRAND.

Oui, je m’en vais le faire.

PAROLES.

Ce sont de dignes compagnons, et qui ont tout l’air de devoir être de vigoureux hommes d’épée.

Bertrand et Paroles sortent.
Lafeu entre et se jette aux pieds du roi.
LAFEU.

— Pardon, monseigneur, pour moi et pour mon message !

LE ROI.

Oui, à condition que tu relèveras !

LAFEU, se redressant.

Eh bien, — vous voyez ici debout un homme qui a payé d’avance son pardon. Je voudrais, — monseigneur, que vous — vous fussiez mis à genoux devant moi pour me demander grâce, afin de — pouvoir, à mon commandement, vous redresser comme je viens de le faire !

LE ROI.

— Je le voudrais aussi, dussé-je, après t’avoir fracassé la tête, — t’en demander pardon !

LAFEU.

Vous frappez à côté, — mon bon seigneur. Voici la question : voulez-vous être guéri — de votre infirmité ?

LE ROI.

Non.

LAFEU.

Ah ! vous ne voulez pas — manger de raisins, mon royal renard ? Pourtant — ce sont de magnifiques raisins, et vous en voudriez, si — vous pouviez y atteindre. J’ai