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SCÉNE XII.

PETRUCHIO.

— Vous êtes sensée, et pourtant ici le sens vous manque… — Je veux dire qu’Hortensio vous redoute.

LA VEUVE.

— Celui qui est étourdi croit que le monde tourne en rond.

PETRUCHIO.

— Rondement répliqué.

CATHARINA.

Madame, qu’entendez-vous par là ?

LA VEUVE.

— C’est ainsi que, grâce à lui, je conçois…

PETRUCHIO.

— Vous concevez, grâce à moi !… Qu’est-ce qu’en pense Hortensio ?

HORTENSIO.

— Ma veuve dit que c’est ainsi qu’elle conçoit l’explication de la phrase.

PETRUCHIO.

— Fort bien réparé… Embrassez-le pour ça, bonne veuve.

CATHARINA.

— Celui qui est étourdi croit que le monde tourne en rond… — Je vous en prie, dites-moi ce que vous entendez par là.

LA VEUVE.

— Votre mari, étant affligé d’une femme acariâtre, — mesure à son malheur les chagrins de mon mari ; — et maintenant vous savez ma pensée.

CATHARINA.

— Une pensée misérable.

LA VEUVE.

C’est juste, je pensais à vous.