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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

VINCENTIO.

Ton père ! oh ! scélérat ! il est fabricant de voiles à Bergame.

BAPTISTA.

Vous faites méprise, monsieur, vous faites méprise, monsieur ; comment croyez-vous qu’il se nomme ? Je vous prie.

VINCENTIO.

Comment il se nomme ? comme si je ne le savais pas ! Je l’ai élevé depuis l’âge de trois ans, et son nom est Tranio.

LE PÉDAGOGUE.

Foin ! foin ! âne furieux ! son nom est Lucentio ; il est mon fils unique, et l’héritier de tout ce que je possède, moi, le signor Vincentio.

VINCENTIO.

Lucentio ! oh ! il aura assassiné son maître… Emparez-vous de lui, je vous l’enjoins au nom du duc… Oh ! mon fils ! mon fils ! Dis-moi, scélérat, où est mon fils Lucentio ?

TRANIO.

Qu’on appelle un exempt !…

Un valet arrive suivi d’un exempt.

Emmenez ce furieux drôle en prison !… Père Baptista, Je vous somme de veiller à ce qu’il comparaisse !

VINCENTIO.

M’emmener en prison, moi !

GREMIO.

Exempt, arrêtez ; il n’ira pas en prison.

BAPTISTA.

Pas d’observation, signor Gremio ; je dis qu’il ira en prison.