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SCÈNE III.
— Nous aurons des bagues, une belle parure, toutes sortes de choses. — Ah ! embrasse-moi, Cateau.
Il l’embrasse.

Nous serons mariés dimanche.

Petruchio et Catharina s’en vont par des côtés opposés (12).
GREMIO.

— Jamais mariage a-t-il été bâclé si vite !

BAPTISTA.

— Ma foi, messieurs, je joue le rôle d’un négociant — qui s’aventure follement dans une entreprise désespérée.

TRANIO.

— C’était une denrée qui se détériorait près de vous : — maintenant ou elle vous rapportera un bénéfice ou elle périra sur la mer.

BAPTISTA.

— Le bénéfice que je cherche en cette affaire, c’est la paix.

GREMIO.

— Il faut avouer qu’il a fait là une conquête étrangement pacifique. — Mais, maintenant, Baptista, parlons de votre fille cadette. — Voici enfin le jour que nous avons si longtemps attendu ; — je suis votre voisin, et je suis le premier amoureux en date.

TRANIO.

— Et moi, je suis un soupirant qui aime Bianca plus — que des paroles ne peuvent l’exprimer, et vos pensées le concevoir.

GREMIO.

— Marmouset ! tu ne saurais aimer aussi tendrement que moi.

TRANIO.

— Barbe grise ! ton amour n’est que de la neige.